Erosion

« Chaque tableau apporte avec lui un carré de silence et une raison à notre ramage intérieur de s’interrompre »
Paul Claudel, Journal (1904-1955)

Un écrin de silence. Un bijou posé là.

L’homme a modelé sa forme, son allure et s’en est allé déplacer un autre brin d’herbe ou une montagne, persuadé de son importance et de son éternité.

Je reste suspendue à ce silence.

Une respiration lente, qui laisse le temps s’installer, reprendre son mouvement, si lent, si permanent, qui le soustrait au vacarme, dilue l’arrogance. C’est une vague lente, mais insistante qui se charge de dessiner la trame de l’effacement.

Il chemine, avec l’insistance de la poursuite, vers l’austérité des paysages.
Et doucement il prélève la géométrie qui les compose, qui les dénude.

Jeanne